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on n'en put retrouver qu'un fragment presque informe, qui fut néan- moins remis sur un piédestal. C'est à ce débris que fait allusion Dante ; il disparut lors d'une inondation de l'Arno, en 1333. L'opinion des Florentins, à l'époque de Dante, est qu'il s'agissait d'un fragment authentique de la statue du dieu ; selon certains historiens modernes, il faudrait penser plutôt à quelque statue de l'époque barbare. 130 Ce suicide a été identifié à Lotto degli Agli, un juge qui s'était pendu pour avoir rendu un mauvais jugement (Benvenuto d'Imola), ou à Rocco de' Mozzi, qui s'était suicidé parce qu'il venait d'être ruiné. Selon Boccace, Dante avait tu le nom du suicidé, pour ménager sa fa- mille, ou parce que les suicides étaient très nombreux à l'époque de notre poète. 131 C'est le troisième et dernier giron du septième cercle, qui contient les violents contre Dieu. Les blasphémateurs sont punis par la pluie de feu qui s'abat sur eux, pendant qu'ils restent assis ou cou- chés sur le sable ardent. Ceux qui ont violé la loi de nature, les sodo- mites, circulent sous cette même pluie de feu. 228 132 L'histoire légendaire d'Alexandre le Grand, telle que la connut le Moyen Age, parle en effet de cette pluie de feu. Il semble cependant que le détail de l'ordre donné par Alexandre à ses soldats a été pris par Dante dans Albert le Grand, De Meteoris, I, 4. 133 Le combat des dieux contre les géants, qui prétendaient entas- ser Pélion sur Ossa, pour escalader le ciel. 134 L'un des sept rois de Grèce confédérés contre Thèbes. Après avoir escaladé la muraille de la ville, il défia Jupiter, qui le punit en le frappant de sa foudre. Cet épisode est raconté par Stace dans sa Thé- baïde, chant X, où la bataille de Phlégra est aussi mentionnée. 135 Le Bulicame est une source d'eau minérale chaude qui forme un petit lac de couleur rougeâtre, à proximité de Viterbe. Les courti- sanes de la région tenaient maison ouverte sous le prétexte de bains publics ; et c'est pour leurs bains qu'elles mettaient à profit l'eau chaude de cette source. Le fleuve que l'on compare au Bulicame est le Phlégéton, dont il a déjà été question. 136 Le premier roi de Crète fut Saturne, qui régna pendant l'âge d'or de l'humanité. 137 Rhéa, femme de Saturne, avait caché là son fils Jupiter, dont elle faisait couvrir les vagissements par le bruit et les cris des Curetés : Saturne, en effet, prévenu que son fils allait lui prendre son trône, mangeait tous ses enfants. 138 Note absente dans l édition. 139 La légende du Vieillard de Crète est la vision de Nabuchodo- nosor, racontée par Daniel, II, 31. Le sens qu'entend lui donner Dante n'est pas tout à fait clair. H semble qu'il veut dire que l'humanité, cor- rompue par le péché, garde intacte sa tête d'or, c'est-à-dire la raison ; les fissures de son corps, qui suintent des larmes, source des fleuves de l'Enfer, semblent être les péchés qui alimentent les cercles infer- naux (Busnelli ; Vandelli). On a voulu voir dans le pied de terre cuite la corruption de l'Église (Ottimo Commente), ou bien l'Empire d'Oc- cident mal assuré (S. Santangelo, II Veglio di Creta, dans Studi lette- rari, Miscellanea in onore di Emilio Santini, Palerme 1956, pp. 113- 123). Son dos tourné vers Damiette, c'est-à-dire vers l'Orient, semble indiquer que c'est de là que vient l'humanité, ou peut-être l'Empire ; et s'il regarde vers Rome, c'est parce que c'est là qu'ont placé leur es- poir tous les hommes. 229 140 Cf. la note 85 141 L'Enfer contient cinq fleuves : l'Achéron, le Styx. le Phlégéton, le Cocyte et le Léthé. Dante avait déjà traversé les deux premiers ; et Virgile vient de lui dire que le Cocyte se trouve plus bas. Il demande donc où se trouvent les deux autres, qu'il pense pas avoir vus ; et Vir- gile lui répond que le Phlégéton se trouve devant lui. Le bouillonne- ment fournit lui-même la réponse, parce que le nom de Phlégéton vient du grec q»³µ¹v, qui signifie « brûler ». Quant au Léthé, Dante l'a situé en bordure du Paradis terrestre. 142 Nom ancien de la Carinthie, région de l'Autriche méridionale, en allemand Kärnten. Dante appelle ainsi une région plus étendue, puisque ce n'est pas en Carinthie, mais dans le Tyrol, que prend sa source la Brenta. 143 Brunetto Latini (12207-1294), Florentin, notaire et écrivain, homme politique. Comme Guelfe, il vécut de 1260 à 1266 en France : c'est vers cette époque qu'il a dû composer en français son Trésor, importante encyclopédie du savoir médiéval. De retour à Florence, il fut notaire du Conseil (1269) et prieur (1287). La critique moderne considère qu'il ne fut pas un vrai professeur, mais simplement un conseiller et un ami plus âgé, pour Dante jeune ; mais il est évident que le poète le regarde et le traite comme son vrai maître. Le vice que lui attribue Dante n'est connu que par cette seule source. Selon A. Pé- zard, Dante sous la Pluie de Feu, le péché de sire Brunet n'est pas la sodomie, mais une violence contre l'esprit, puisqu'il a préféré le fran- çais au toscan, dans son Suvre. Les rapprochements fournis par l'au- teur sont particulièrement séduisants, mais n'emportent pas la conviction : si Brunet Latini n'était pas coupable de sodomie, on s'at- tendrait à ce que Dante ne laisse pas ce doute et cette possibilité de se tromper planer sur la mémoire de celui que, par ailleurs, il aime d'un amour vraiment filial. Cf. aussi E. Parodi, Il canto di Brunetto Latini, dans Poesia e storia nella Divina Commedia, Naples 1920, pp. 253- 312. 144 La tradition, telle qu'on la connaissait à Florence du temps de Dante, prétendait que Fiésole ayant été détruite Par les Romains, lors de la rébellion de Catilina, une partie de ses habitants alla s'établir à Florence, que les mêmes Romains venaient de fonder. Le reste de la population de la ville nouvelle fut composé par des Romains, dont Dante parle un peu plus loin, et dont il a la prétention de descendre. 230 145 Probablement la prédiction de Farinata degli Uberti, cf. plus haut, chant X. 146 Priscien était un célèbre grammairien du VIe siècle. François Accurse, fils du célèbre Accurse, rénovateur du droit romain, avait été lui-même professeur de droit à Bologne et était mort en 1294, la même année que Brunetto Latini. 147 Andréa dei Mozzi, évêque de Florence (1286), transféré à Vi- cence, sur le Bacchiglione, en 1295, y mourut le 28 août 1296. Le serf des serviteurs de Dieu, qui est l'orgueilleux Boniface VIII, l'avait transféré de Florence, où il s'était rendu ridicule. Le sens lubrique des « nerfs trop mal tendus » n'est pas admis par tous les commentateurs. 148 Allusion à la course à pied que l'on faisait à Vérone, le premier dimanche de Carême, et dont le prix était une pièce de drap vert. 149 Ce sont Guido Guerra, Tegghiajo Aldobrandi et Jacques Rus- ticucci. Le premier (12207-1272), de la famille des comtes Guidi, fut un des chefs guelfes de Florence, exilé après la bataille de Montaperti (1260-1267). Le second appartenait à la famille des Adimari ; on ne sait presque rien du dernier. Ce sont, en tout cas, des Florentins de marque et des chefs du parti guelfe. On ne sait, quant au vice que leur attribue le poète, aucun détail autre que ceux que l'on trouve ici. 150 Gualdrade, fille de Bellincioni Berti dei Ravignani, épousa le comte Guido le Vieux, tronc de tous les comtes Guidi. 151 Parce qu'à ce qu'il paraît, Tegghiajo avait déconseillé l'expédi- tion contre Sienne, qui s'était terminée par la terrible défaite de Mon- taperti (1260). 152 Cette allusion n'est pas claire. La tradition prétend que la mé- chanceté de sa femme avait jeté Rusticucci dans le vice ; mais il s'agit peut-être d'une légende qui part précisément de ce texte de Dante. 153 En italien, cortesia e valor. Il faut les entendre dans le sens
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